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Mon aventure GRP (Florian)


Publiée le par Florian Dobigeon

Mon aventure GRP (Florian)
Mon aventure GRP

Le GRP commence dès l’inscription, on est un groupe de 7 personnes, non tiré au sort sur le Néouvielle (40 Km 2400m D+), on profite des dernières place qui n’ont pas trouvé preneur pour s’inscrire sur le Tour de la Gela (40 Km 3400 m D+), seul course incomplète avec le 160 Km. Dès le départ, il y a un problème. 

Le Tour de la Gela est particulière c’est la seul course qui est isolé de l'événement GRP avec un départ et une arrivé à Piau Engaly, un ratio D+/ Km très élevé, une barrière horaire serré (12 H) et seulement 2 ravitaillements dont 1 situé après 1h de course, c’est une course élitiste qui est voulu par l’organisation. 

Ma participation a été remise en cause à plusieurs reprises en raison de mon activité professionnelle d’alternant. Au départ, avant l’inscription, mon tuteur et moi avions convenu que je ne pourrais pas avoir les trois premières semaines d’août. Quand l’opportunité d’obtenir un dossard s’est présentée, je me suis mis en tête de négocier ces trois jours, étant en fin de contrat. Finalement, la démission de mon tuteur et une réorganisation interne m’ont ouvert la porte du GRP. (En vrai cette partie on s’en fout, c’est juste pour montrer qu’une participation ça se joue parfois à rien.)

Après, il faut bien s’entraîner pour préparer un tel événement, en étant un coureur régulier depuis 3 ans, en 2025, j’ai tourné avec une moyenne de 100 Km et 2500 m D+ par mois.
Et forcément, il faut passer par l’incontournable côte à Guigui / côte de Versailles gravi 240 fois dans les 90 derniers jours, je laisse le local Legend sur Strava aux amateurs de D+, me remercier pas c’est cadeau.

J’arrive la veille de course sur St Lary pour récupérer le dossard, après une bière, très important l’hydratation avant la course. Avec Marie on assiste au Briefing que l’on a écourté à cause de la pluie, je n’avais pas réalisé qu’il allait faire froid en altitude en préparant mon sac. Donc je n’ai pas de gants, pas de bonnet, pas de buff, pas de sous-maillot, seulement mon imperméable qui est obligatoire. La pression monte, le stress est bien présent en cette veille de course. La nuit est très mauvaise, pire qu’avant un examen. J’ai l’impression d’être le cochon qui part à l'abattoir. 

Le jour de course, j’ai dormi à Piau, à une minute à pied de la ligne de départ. Le simple fait de monter les escaliers pour sortir de l’appartement me fait déjà ressentir l’essoufflement. Je me rends compte que je ne suis pas acclimaté à l’altitude.

Le départ est donné, je suis prudent sur les premiers mètres en descente. On attaque la montée dans la station de Piau. On sort les bâtons, je me concentre sur les conseils de Rémi “ bien pousser derrière “ que je partage à Benoît, on monte ensemble la première difficulté du parcours.J’ai un léger mal de tête dans la montée mais qui ne me suivra pas pour les autres ascensions. Je laisse Benoît me distancer dans la descente avec 1 000 m D-, je reste prudent, la descente fait mal donc je suis tranquille sur mes appuis. Je fais le choix de ne pas m’arrêter au 1 er ravito qui intervient seulement après 1h10 de course pour moi, j’ai déjà mes 2 L d’eau. Avec ce choix, je laisse Benoît au ravito que je ne reverrai plus. La fin de la descente est très pentue, il y a beaucoup de chutes et de glissades dans l’herbe.

On attaque la longue montée sur Port Vieux, l’humidité est très forte avec de la pluie et le froid s’invite au fur et à mesure de la montée. Au sommet, plus aucune visibilité comme sur tous les sommets que l’on traverse, pour la vue il faudra revenir plus tard. La descente sur Bielsa est très technique, il est quasi-impossible de courir. 

Passage au ravito, je prends le temps de remplir une flasque et la poche de 1 L d’ eau. J’ attaque la troisième montée qui est difficile avec beaucoup de cailloux (évidemment on est la montagne, il n’y a pas d'asphalte). Mon manque de technique en marche commence à se faire sentir, j’ai besoin de faire des pauses dans cette montée, trop irrégulier dans mon rythme, je suis en difficulté. Je termine l’ascension avec des crampes, je me dis que je suis dans la merde, on est qu’ au 25 ème, il m’ en reste encore 15. Je prends le temps au sommet pour me refaire une santé : eau, alimentation. Sur la nutrition, j’ai opté pour de la compote, des pâtes de fruits, 1 gel +3h,des barres de céréales et électrolytes dans les flasques. 

En haut de chaque sommet, j’essaie d’avoir la même routine: ranger les bâtons, m’alimenter, boire, déplacer la nourriture dans mon sac pour les mettre sur les poches avant pour faciliter l’accès, resserrer les chaussures. Avec le manque de lucidité je devais me reprendre 2 à 3 fois pour faire ces étapes.

La descente est sympa, je peux remettre du rythme, je modifie légèrement ma foulée pour ne pas être dérangé par les crampes, ce qui va me permettre de finir la course sans crampes. La dernière montée est terriblement longue, on a l’impression que ça ne bascule jamais,on pense arriver en haut et finalement on aperçoit au loin des coureurs qui sont hyper haut et c’est décourageant. La fin de l’ ascension se fait sur des crêtes avec des centaines de mètres de vide de chaque côté. Le manque de visibilité est plus simple pour appréhender l’obstacle, alors que nous n'avons pas le droit à l’erreur. Perchés à 2700m d'altitude, il fait froid, un bon 5 °C. Nous atteignons le sommet de la course.

Ensuite, il faut attaquer la descente. Là c’est incroyable, il y a un courant d’air avec un vent fort, il faut tenir la casquette pour éviter qu’elle s’envole, on est sur un paysage un peu lunaire, on repasse en dessous du nuage donc une meilleur visibilité, on a une vue sur la montagne, les lacs et les nuages au dessus, un micro rayon de soleil, la lumière est dingue. La descente est top pour courir. C’est mon moment préféré du GRP.

Physiquement, je suis au top, je descends à toute vitesse, je rattrape certaines personnes qui avaient 10 min / un quart d’heure d’avance sur moi au sommet. Dans les dernières petites montées je fais le choix de ne plus sortir les bâtons pour les 400 derniers mètres. J’ai bien géré les premiers 3000 m D+ avec les bâtons donc j’ai encore les jambes pour bien finir la course. 

Et voilà comment je termine ce GRP Tour de la Gela 40 Km avec 3400 m D+ en 8h50.
Pour les résultats, 352/667 et 21/25 en Espoir / 65 abandons 

C’était une course difficile avec les conditions météo, la technicité du terrain, l’altitude mais je repars avec un super souvenir et une très belle expérience de la haute montagne. Je suis très heureux et très fier d’avoir pu participer à cet événement. 

Florian Dobigeon 

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19 commentaires

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ELODIE CHESNEAU

ELODIE CHESNEAU le 26 août 2025 à 17:25

très beau récit 🤩et encore bravo 👏
Séverine DELHOMMEAU

Séverine DELHOMMEAU le 25 août 2025 à 16:08

Chouette récit ! Bravo encore une fois de plus pour ton parcours. Je te souhaite une belle aventure à venir....Profites bien Au plaisir !
guillaume ORIEUX

guillaume ORIEUX le 25 août 2025 à 15:25

Merci pour le partage Florian et bravo encore. Pour ton "local legend", t'inquiète pas, on va s'en occuper en ton absence!😉
Paulo BARREIRA

Paulo BARREIRA le 25 août 2025 à 15:21

Bravo Florian, super récit! Bonne chance dans ta mission slovaque, je suis convaincu que tu vas revenir encore plus fort! 😉
STEPHANIE ORIEUX

STEPHANIE ORIEUX le 25 août 2025 à 15:19

Merci pour le récit Florian. Et encore bravo pour ta course. 💪
Gilou

Gilou le 25 août 2025 à 13:49

bravo florian.tu nous a bien fait vivre ton expérience du grp a travers un récit bien ficelé.super ta course.je te souhaite le meilleur dans ton projet en Slovaquie.bonne chance ...👍👍
François Lallican

François Lallican le 25 août 2025 à 12:22

Belle performance Florian! Je ne pourrais malheureusement pas être présent pour partager un verre ce soir. A bientôt pour une session slovaque 👋
Hugo BOSSIS

Hugo BOSSIS le 25 août 2025 à 11:58

Bravo Florian et merci pour ce partage d'expérience. Je ne pourrai malheureusement pas être présent ce soir pour le débrief à chaud et le pot de départ. bonne continuation.
Vanessa MILON

Vanessa MILON le 25 août 2025 à 08:46

Bravo Florian !super récit, tu peux être fier de toi! bonne récup avant ton départ en Slovaquie 😉
Erwan KERYER BIBENS

Erwan KERYER BIBENS le 24 août 2025 à 23:48

Merci pour le récit. Tu as fait une belle prépa qui te permet de faire une belle course. Maintenant place à une belle récupération. Et bonne continuation dans tes projets.
Ludivine PERIO

Ludivine PERIO le 24 août 2025 à 23:08

Bravo Florian. Super récit. Et bonne continuation 😊
Florian Dobigeon

Florian Dobigeon le 24 août 2025 à 22:59

Je pars en Slovaquie, faire un volontariat (CES) dans des établissements scolaires pendant 1 an
Baptiste Nuaud

Baptiste Nuaud le 24 août 2025 à 22:50

Bravo Florian, super récit, on s'y croyais avec toi.
Florence-M

Florence-M le 24 août 2025 à 21:33

Un grand bravo, Florian👏 Tu peux être fier de toi. Ton récit est très intéressant: on te suit sans les douleurs aux jambes.Te voilà reboosté pour la suite.
Laure Messager

Laure Messager le 24 août 2025 à 21:18

bravo Florian ! et merci pour le récit, c'est enrichissant de comprendre ce que tu as vécu. encore bravo 👍
Stephane ROBERT

Stephane ROBERT le 24 août 2025 à 21:11

La lecture de ton récit donne (un peu, sans les douleurs) l'impression d'avoir couru à tes côtés. Bravo encore pour cette belle épreuve que tu as magnifiquement affrontée ! Bon courage pour cette rentrée et à bientôt !

Karine JACQUAINT

Karine JACQUAINT le 24 août 2025 à 20:24

un énorme bravo Florian ! quelle ténacité ! Bon courage pour la suite , tu pars ou et tu vas faire quoi?
Marie-Laure BOSSIS

Marie-Laure BOSSIS le 24 août 2025 à 19:18

Bravo à toi, et bonne récupération. mais ça ne me fait pas rêver.
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