RUN FOR FUN


< | >

Mon GRP 2024

Publié le 25 août 2024 par

Mon GRP 2024

   Il y a un an, j'étais resté sur ma faim pour ma première course en montagne, déjà au GRP car la canicule avait pris trop de place dans l'aventure.

   Cette année, retour au GRP sur le Tour des Lacs 80km et cette fois accompagné non seulement de Steph mais aussi toute une joyeuse troupe R4F et leurs familles. Le week-end a vraiment été génial car il a tout le temps flotté une ambiance festive et bienveillante.

   Après avoir encouragé les copains les jours précédents, c'était donc à nous (Nadège, Hugo, Jérôme, François et Moi) de clôturer le week-end pour le 80km du samedi. Briefing de veille de course et là, grosse surprise, on t'annonce à seulement quelques heures du départ qu'à cause des prévisions orageuses, la course va être amputée de 20km pour minimiser les risques. En plus de ça, un itinéraire de liaison complètement inconnu va être créé dans la nuit, ce qui va décaler les ravitaillements. Mais ce sont les aléas de la montagne et il faudra faire avec.

   Après une courte nuit de sommeil, RDV sur la place du village de Vielle Aure pour le départ à 5h et deuxième coup de massue : l'annonce qu' il faudra passer au Col de Bastanet avant 9h sans quoi on serait réorienté sur le tracé du 40km de la veille. J'avoue que c'est un peu la panique parce que je ne sais pas trop si c'est jouable ou pas car en calculant vite fait, on aura déjà 2000m de D+ dans les pattes. Pas très bien placé au départ, je me mets en mode contre-la-montre et je pars comme une balle sur les 2 premiers km pour essayer de me placer au mieux avant la première montée. Avec 1600 partants, ça sera plus dur de doubler après.

   Première montée donc vers le Plat d'Adet enchaînée avec le Col de Portet, 1500m de D+, le tout à la frontale. Le lever du soleil est magique en altitude. Passage ensuite au premier ravito mais très rapide car la menace de cette foutue barrière horaire m'obsède sérieusement. Nous basculons vers le secteur Lac de Bastan et surtout le fameux Col Bastanet, le terrain devient technique. Ça discute beaucoup entre nous et certains ont l'air de dire que ça devrait le faire. Forcément quand tu passes devant une pancarte "Col Bastanet 1h" et qu'il ne reste plus que 50mn avant la barrière horaire, tu n'es qu'à moitié confiant quand même. Finalement le groupe avec qui je suis "envoie sec" et le col est avalé en seulement 30mn. Ouf! ça c'est fait et c'est un gros poids en moins pour la suite. Je me demande si mes compagnons R4F vont réussir à passer la barrière qui sera finalement repoussée.

   Malgré cet effort matinal, la forme est bonne mais je lève un peu le pied quand même en prévision de la suite. Prochaine grosse étape : la Mongie. La difficulté technique du parcours monte d'un cran, les pierriers s'enchaînent et il faut être hyper concentré pour choisir au mieux les pierres sur lesquelles passer sans perdre l'équilibre. Sur cette portion, en très peu de temps, je croise un type qui s'est ouvert le crâne sévèrement, un autre derrière moi qui a aussi fini la tête dans un rocher et le coureur devant moi qui s'est fait une entorse sans doute fatale à la cheville et que j'ai dû relever. Jusque là, en dehors des montées, je gardais mes bâtons d'une main, mais là, je décide de les ranger sagement parce que je pourrais bien avoir besoin de mes 2 mains pour me rattraper en cas de besoin. La Mongie, ça se mérite alors il faut d'abord gravir Le Serpolet, une montée bien raide et rectiligne ou on pense plusieurs fois qu'on est arrivé en haut et en fait...non! Ravito à la station de ski de la Mongie, il y a pas mal de monde hors coureurs et on reçoit quelques encouragements bienvenus. Même si comme d'habitude je ne mange pas grand chose, je fais le plein en eau comme à chaque ravito. Il commence à faire chaud par moments mais comme il y a du vent régulièrement, c'est plutôt agréable.

   La portion suivante a été ajoutée pour réduire le tracé à 60km et à part son sommet "le Pas de la Crabe", on en connaît pas grand chose. D'ailleurs entre parenthèses, je ne vois pas très bien ce qu'un crabe est venu faire dans les Pyrénées? En tous cas maintenant, on connaît! Un pierrier géant d'environ 6km avec une montée finale qui tient plus de l'escalade par endroits, tout ça pour se sortir d'une barre rocheuse qui paraissait infranchissable au départ. Je bascule jusqu'au refuge d'Aygues Cluses, le ravito suivant. Pour la première fois depuis le départ, je vois des coureurs fatigués et certains même assis par terre, les organismes souffrent. Je fais le plein mais je me dis qu'il ne faut pas trop traîner par là, au risque de me faire contaminer par l'épuisement.

   Il faut finir la montée vers la hourquette Nère. Au sommet, c'est la récompense, la vue sur un ensemble de lacs du Néouvielle est splendide. Je me sens  toujours pas mal mais c'est long, les km n'avancent pas vite car les chemins qui longent les lacs en descendant sont très techniques, pleins de pierres, de racines et de ruisseaux. Je me force à courir dès que possible et je double pas mal de concurrents épuisés. C'est dommage pour eux mais je suis un peu égoïste à ce moment là : ça fait du bien! Je rejoins le ravito de Merlans après avoir longé le Lac de l'Oule par un chemin en surplomb. J'y reste un bon moment parce que je sais que c'est le dernier. Je me surprend à boire 3 verres de Coca alors que je n'aime pas ça. C'est un peu inexplicable, une sensation de besoin de boisson sucrée et il n'y a que ça à disposition. Il me reste bien une des 6 compotes de fruits que j'avais emporté sur moi mais je préfère la garder en cas de coup de mou d'ici la fin.

   Il faut repartir sur une dernière petite montée par des pistes de ski pour rejoindre le Col de Portet et attaquer la descente d'une douzaine de km vers l'arrivée. L'organisation avait annoncé une dernière descente modifiée au plus court à cause de l'orage mais j'ai de la chance, comme je dois être assez tôt, le tracé est resté celui prévu au départ pour l'instant. Un long sentier monotrace sur les crêtes me permet de trouver un bon rythme de course tout juste freiné par un troupeau de vaches qui avaient sans doute voulu participer à l'événement! Je poursuis en courant toujours jusqu'au village de Soulan, passage que je connais bien pour y être allé encourager les filles 2 jours avant. Les cuisses brûlent mais il faut bien souffrir un peu. Je finis la descente sur un bon rythme, content de prendre ma revanche sur l'année passée où j'avais dû faire la même descente en marchant à cause d'un maudit orteil éclaté. Je débouche dans le village de Vignec à  2km à peine de l'arrivée. Il ne reste plus qu'à rejoindre le sentier final qui longe la Neste d'Aure (rivière). A 100m de l'arrivée j'ai le droit à une haie d'honneur par les supporters en feu de notre troupe du week-end. Dernier virage, la ligne est là mais il faut presque se frayer un passage tellement il y a de monde dans la zone d'arrivée. Ça y est, passage sur la ligne devant les photographes officielles R4F, le périple est terminé mais le partage d'expérience de la fin de journée est l'occasion de rester sur mon petit nuage, enfin au moins en haut de ma petite montagne...

Commentaires

Hugo BOSSIS

Hugo BOSSIS le 31 août 2024 à 07:40

Merci pour ce récit. Par ton partage, on l'impression d'y être et de vivre la même course 😉
ELODIE CHESNEAU

ELODIE CHESNEAU le 27 août 2024 à 08:27

bravo encore Guillaume, tres beau récit, merci pour le partage
Véronique VERGER

Véronique VERGER le 26 août 2024 à 18:03

merci de raconter avec autant de détails. On s'y croirait !Bravo
Erwan KERYER BIBENS

Erwan KERYER BIBENS le 26 août 2024 à 15:13

Merci pour l’histoire. Bravo pour ta course
Manuela BOUCHAUD

Manuela BOUCHAUD le 26 août 2024 à 13:46

merci pour le partage et encore Bravo pour cette belle course!
Vanessa MILON

Vanessa MILON le 26 août 2024 à 13:43

merci pour ce partage et encore félicitations pour cette très belle course 😊
Gilou

Gilou le 26 août 2024 à 08:45

super récit..
Ludivine PERIO

Ludivine PERIO le 26 août 2024 à 08:41

merci pour ce partage 😊
Paulo BARREIRA

Paulo BARREIRA le 26 août 2024 à 08:08

Super récit, on imagine les émotions que tu as pû ressentir! Bravo et merci pour le partage.
Laure Messager

Laure Messager le 26 août 2024 à 06:51

encore félicitations Guillaume ! et merci pour le partage
Connectez-vous pour pouvoir participer aux commentaires.
Envie de participer ?